Lorsqu'Adelheid et Svenn Sigurdson eurent la chance de voir leur première fille Svanhilde venir au monde, ils furent pour le moins étonné de ne pas l'entendre crier. Bien évidemment la joie d'être parents étouffa bien rapidement leurs quelques inquiétudes.
Seulement il s'avéra qu'ils ne réussirent jamais à arracher le moindre son à leur nouvelle-née. Elle était tellement silencieuse qu'il n'était pas rare que la mère se lève plusieurs fois par nuit afin de vérifier quelle respirait toujours.
La petite grandit ainsi et les médecins qui auscultèrent l'enfant eurent tôt fait de diagnostiquer une aphonie malheureusement incurable mais certifièrent que les capacités auditives de l'enfant étaient tout à fait normales. Cette dernière se retrouva ainsi dans la difficile situation de celle qui comprend parfaitement ceux qui l'entourent mais que est dans la totale incapacité de s'exprimer selon leur langage.

Si son incapacité à parler peut sembler ne représenter que des désavantage, elle n'en a pas moins permit à la jeune fille de développer une vision plus sensible et poétique de ce qui l'entoure. Préférant ne pas enfermer la réalité qui l'entoure dans un carcan de syllabes et de syntaxe, Svanhilde devint particulièrement sensible à la beauté de ce qui l'entoure et s'orienta vers d'autres modes d'expressions moins orthodoxes, tels que le dessin principalement. Bien entendu, trouvant le dessin figuratif bien trop froid et distant, elle ne se contenta pas de dessiner les objets tels qu'ils sont mais les interprétait dans un style graphique plus particulier (elle dut malheureusement se forcer à dessiner simplement face à la faible réceptivité de son entourage à sa vision graphique). De même, lorsqu'elle tenta de coucher sur papier ses émotions et ses états d'âmes, la plupart des gens n'y virent que les délires abstraits d'une muette en mal de communication et elle aperçut bien vite les limites de la communication graphique et commença à cesser ses tentatives pour entrer en contact avec autrui, s'enfermant peu à peu dans un monde de couleurs et de mouvements dont elle seule saisissait la signification, mais aussi de contemplation solitaire de la nature et de ce qui l'entourait. Elle pouvait ainsi rester des après-midi entières adossée à un arbre à contempler le ciel ou les mouvements des feuilles au dessus d'elle, son fidèle carnet en main.
Il y avait bien l'écriture, après tout elle savait parfaitement écrire et structurer ses phrases mais elle ne voulait pas se résoudre à réduire le monde à des lettres comme tout le monde. Elle n'utilisait donc ce mode de communication qu'à de très rares occasions lorsqu'elle ne pouvait pas éviter de devoir communiquer avec une tierce personne.
La musique aurait aussi put un très bon moyen d'expression mais un instrument seul ne pouvait lui permettre d'exprimer tout ce qui lui passait par la tête. Elle apprit cependant à jouer de la flûte et ne s'en sépara jamais. Jouant ce qu'elle ressentait lorsque le besoin s'en faisait sentir mais n'essayant même pas de communiquer ainsi avec les autres. Ses échec répétés à entrer en contact avec eux avaient depuis un certain temps eut raison de sa motivation et elle n'en voyait plus de réel intérêt.

Ainsi malgré la proximité de ses parents ou des habitants du village, Svanhilde vivait comme seule. Et il en aurait probablement toujours été ainsi si un mage ne fit pas un jour escale à son village. Il l'avait trouvé par hasard à l'écart des habitations, assise au bord d'un petit pont de pierre, contemplant l'eau s'écouler calmement. Il avait l'air très gentil mais il fut surtout le seul à la comprendre rien qu'en restant quelques minutes avec elle. Être le seul à parler ne semblait pas le gêner le moins du monde, et mieux encore les regards et expressions de la jeune fille lui suffisait amplement pour réponses. Il lui confia bientôt qu'il était mage et maitrisait la magie des vibrations. Il lui expliqua que les sons n'étaient que des vibrations de l'air et que c'était la rapidité des vibrations qui déterminait le son.
Après quelques illustrations des possibilités sonores qu'offraient une telle maitrise il lui proposa avec un sourire complice de lui apprendre les bases de cette magie.

C'est ainsi que la jeune fille apprit les bases de la magie des vibrations (et par la même occasion des sons). Le mage en question a reprit sa route presque immédiatement après et elle ne réalisa qu'ensuite qu'il ne lui avait jamais dit son nom. Le dernier conseil qu'il lui donna avant de la quitter fut d'explorer par elle même toutes les possibilité qui s'ouvraient à elle et d'apprendre par elle même à s'améliorer.
Après 2 ans de pratique quotidienne, Svanhilde apprit bien vite un certain nombre de choses, elle avait alors 15 ans et avaient commencer à renouer avec les autres. Elle pouvait bien évidemment récréer de façon plutôt compréhensible les sons d'une voix humaine (bien qu'y mettre une expression soit encore un peu trop difficile pour elle) mais tentait de mettre au point un moyen moins restreignant pour s'exprimer.
Il lui fallut deux autres années pour réussir à rendre à peu prés opérationnel un moyen de communication plutôt original. Car il y a certains sons qui sont à la limite des sons audibles par l'oreille humaine, des sons qui ne sont pas captés par la personne, si ce n'est pas son inconscient. Elle peut ainsi évoquer ce qu'elle souhaite véhiculer au subconscient de la personne, via ces sons à la limite de la perception consciente. La personne ressent ainsi comme l'impression diffuse de savoir ce qu'elle veut dire. Le désavantage de cette méthode est qu'il faut que la personne soit « ouverte » à ces ressentis et le problème est que la plupart des gens auront tendance à vouloir se concentrer intensément en pensant pouvoir mieux capter ses impressions diffuses alors qu'ils ne font que se focaliser sur leur conscience et se fermer à ces manifestations inconscientes.
Il faut donc un certains temps de pratiques avant que les gens s'habituent à cette techniques et par exemple ses parents s'y sont totalement familiarisés alors qu'une personne qu'elle ne croise qu'occasionnellement as beaucoup de mal voir reste totalement perméable à ses tentatives de communications. Certaines personnes sont aussi particulièrement réticent à ceci car ils ont l'impression qu'elle incruste directement ce qu'elle veut dire dans leurs pensées et pensent ainsi que si elle peut leur parler ainsi c'est qu'elle peut aussi lire leur pensées . . . ce qui est totalement faux mais qu'ils ont du mal à comprendre . . .

C'est finalement vers ses 17 ans qu'elle commence à formuler le désir d'entrer dans une guilde. Elle commence donc à cet âge à mettre au point un minimum de techniques afin de savoir se défendre.
Elle intégra Dragon's Wing 2 ans plus tard.